Paris, F. A. Didot, de Bure aîné, 1776.
In-16, (1) f., xii pp., (1) f., 124 pp., (2) ff. Maroquin janséniste vert, dos à nerfs, double filet or sur les coupes, dentelle intérieure dorée, tranches dorées sur marbrure, dos légèrement éclairci. Reliure de Hardy.
130 x 78 mm.
Rare édition originale de ce traité de gemmologie très recherché.
Jammes, Les Didot, n°73 ; Brunet, II, 922 ; Conlon 76:952 (= BL, NUC) ; Sinkankas 1817 (« not seen »), cp. 1819.
Fort jolie, cette première édition est très rare. John Sinkankas, auteur d’une bibliographie de référence sur la gemmologie (Gemology, an annotated bibliography), ne l’a même jamais vue.
Dutens s’appuyant sur son expérience personnelle, sa visite des principales collections de pierres en Europe et les travaux de ses confrères, proposa la nomenclature des pierres rares et précieuses la plus complète et la plus précise de son temps.
Il traite aussi de la taille et du poids des diamants, rubis, émeraudes, des tromperies sur les bijoux, les agathes, l’aigue marine….
La première partie décrit les pierres « précieuses » (diamant, rubis, émeraude, grenat…), la seconde les pierres « fines » (agate, onyx, cornaline, opale…).
On trouve in-fine la relation d’une expérience de calcination de diamants et une intéressant table des prix des diamants taillés de 1 à 30 carats qui servit longtemps de référence.
La typographie de François-Ambroise Didot est particulièrement réussie, faisant dire à Mérard de Saint-Just : « Ce petit traité est le premier ouvrage sorti des presses de M. Didot l’aîné, où l’on ait aperçu cette supériorité de talents qui l’a mis tout de suite au-dessus de tous ses confrères de France, d’Italie, d’Allemagne et de Hollande, et qui l’associe dès lors à la gloire de Baskerville, et surtout à celle d’Ibarra ».Très populaire en son temps, le traité de Dutens fut réimprimé en 1777, 1778 et 1783 et traduit en allemand en 1779.
Philologue, numismate et historiographe du roi de Grande-Bretagne, Louis Dutens (1730-1812) est né à Tours de parents calvinistes. Il quitta la France pour Londres, où son oncle était joaillier, entra dans le clergé anglican et devint diplomate à Turin puis tuteur du fils du duc de Northumberland.
Très bel exemplaire en reliure janséniste de Hardy.
Provenance : ex-libris de Saint-Geniès