* I. La Princesse des Pretintailles, septembre 1702.
Paris, Pierre Ribou, 1702.
43 pages.
* II. Le Galant nouvelliste.
Paris, Pierre Ribou, 1703.
58 pages, marge inf. de la p. 21 découpée sans atteinte au texte.
* III. L’Inconstance punie, ou l’Origine des Cornus. Novembre 1702.
Paris, Pierre Ribou, 1702.
48 pp.
* IV. Les Colinettes. Mars 1703.
Paris, Pierre Ribou, 1703.
52 pp.
* V. Le Poëte Courtisan ou les Intrigues d’Horace à la cour d’Auguste.
Paris, Pierre Ribou, 1704.
(1) f., 37 pp.
* VI. L’Origine du Lansquenet. Avril, 1703.
Paris, Pierre Ribou, 1703.
48 pp.
* VII. Suite de la lecture ambulante, ou les Amusements de la Campagne. Le Nouvel Art d’aimer. Juillet 1702.
Paris, Pierre Ribou, 1702.
36 pages.
* VIII. Dialogues des Animaux.
Paris, Pierre Ribou, 1703.
34 pp.
* IX. Suite des dialogues des Animaux.
Paris, Pierre Ribou, 1703.
29 pp.
* X. Continuation des Proverbes choisis. 2ème partie.
Paris, Pierre Ribou, 1703.
35 pp.
* XI. Continuation des Proverbes choisis. 3ème partie.
Paris, Ribou, 1703.
36 pp.
* XII. Zatide, histoire arabe.
Paris, Ribou, 1703.
38 pp., quelques rousseurs.
Le tout en 1 volume in-12 plein veau fauve, double filet or sur les plats, armoiries au centre, dos à nerfs orné de pièces d’armes, pièce de titre indiquant « Beaucoup d’Histoires », filet or sur les coupes, tranches rouges. Reliure armoriée de l’époque.
149 x 88 mm.
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Précieux recueil de douze éditions originales de Contes de Fées d’une insigne rareté de la Comtesse d’Auneuil, l’une des célèbres précieuses, constitué et relié à l’époque pour Madame la Comtesse de Verrue (1670-1736).
La Comtesse d’Auneuil animait en véritable précieuse un salon ouvert à tous les beaux esprits.
« Madame la Comtesse d’Auneuil a publié, chez Ribou, des Contes de Fées insérés dans de petits ouvrages galants sous forme épistolaire, « où le bel esprit est mêlé à des contes de fées », tels que Nouvelles diverses du tems ; La Princesse des Pretintailles, L’inconstance punie, Nouvelles du tems ; et Les Colinettes. Nouvelle du tems. Dans ces deux derniers, qui sont une sorte de journal des modes sous forme de conte de fées, Mme d’Auneuil tente de forger une origine féerique à certaines modes vestimentaires du temps (comme les pretintailles et les colinettes). On sent la superficialité du thème qui sert de prétexte au conte. Elle cherche même une explication merveilleuse aux cornes, symbole de l’inconstance d’un amant, dans L’Origine des cornes.
Madame d’Auneuil se vante de nous avoir appris, dans ses Nouvelles diverses du tems, « ce qui se passe dans les ruelles des Dames, et dans le Cabinet des Muses », et par la suite d’être satisfaite de sa tâche.
Ce qui nous intéresse ici est précisément le témoignage de Madame d’Auneuil sur les ruelles, puisqu’elle les a réellement fréquentées et faisait partie de ce monde. C’est aussi ce qui prouve le rattachement de l’auteur à la préciosité, et justifie sa présence dans notre étude. Storer dit que Madame d’Auneuil « se contente de préciosité usée pour peindre ses caractères et leurs sentiments » ; pour nous il suffit de savoir que c’est une précieuse. Comment peut-elle alors lui reprocher les caractéristiques habituelles, telles que le romanesque excessif, la tendance à la superficialité voire au ridicule, et la négligence de style, puis lui reconnaître le mérite d’avoir su décrire avec une telle précision les détails des ajustements d’une princesse, à la manière d’un Watteau ?
La féerie de Madame d’Auneuil, c’est, en somme, une féerie des ruelles des dames.
Nous voyons dans cette courte vogue du merveilleux dans la dernière décennie du XVIIe siècle, une compensation à la splendeur passée de Versailles et Marly. En effet, le faste excessif qui existait autrefois dans la réalité ne se retrouve désormais que dans le conte de fée. D’autre part, ces mêmes grandes dames sont passées de l’un à l’autre, non seulement du fait du changement d’état de la cour, mais aussi de leurs revers personnels, tels que l’exil, la maladie ou la pauvreté. Il est en effet significatif d’entendre chez Mme d’Aulnoy, la marquise de *** dire à Mme D*** (l’auteur elle-même), s’apprêtant à lire un de ses contes : « si je savais autant de contes que vous, je me trouverais une fort grande dame ». Savoir bien conter est un critère de qualité et peut pallier au défavorisement social, comme Les Enchantements de l’éloquence de Mlle l’Héritier l’illustre si bien sur le plan métaphorique. D’ailleurs, ce ne sont pas seulement les grandes dames qui se sont mises aux contes de Fées. Perrault, qui lui aussi avait essuyé des revers en perdant son office auprès de Colbert, s’y était essayé. » (Préciosité et Contes de fées littéraires).
Précieux exemplaire relié en veau fauve aux armes de Madame de Verrue (1670-1736).
Jeanne-Baptiste d’Albert de Luynes, Comtesse de Verrue, promit dès ses premières années tout ce que plus tard elle devait tenir. Saint-Simon en parlant des cinq filles que Louis-Charles d’Albert, due de Luynes, avait eues de sa femme, Anne de Rohan de Montbazon, indépendamment des deux fils qu’elle lui avait donnés, dit que « la plupart étaient belles, mais que celle-ci l’était fort. »
Esprit plein de finesse, elle apprit très vite tout ce qu’on voulut, et devina trop tôt ce qu’on ne voulut pas lui apprendre. Pleine de cœur, elle le donna sans compter.
Sa bibliothèque n’est plus comme chez Madame de Chamillart, un choix sévère de quelques volumes ; c’est une grande bibliothèque où la femme artiste a obéi à son tempérament, en compulsant, à côté du théâtre qu’elle affectionnait, tout ce qu’elle a pu réunir de romans, de mémoires, de pièces piquantes et de gauloiseries hardies jusqu’à la licence.
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