A Paris, chez Hippolyte-Louis Guérin, 1744.
2 volumes in-12 de xxxii et 336 pp. et 6 planches dépliantes ; xxxv pp., pp. 337 à 675, (3), 1 planche dépliante ; plein veau havane marbré, filet à froid autour des plats, dos à nerfs richement ornés de motifs « à la toile d’araignée », filet or sur les coupes, tranches rouges. Reliure de l’époque.
168 x 95 mm.
Rare édition originale de cette étude remarquable sur les origines de l’écriture.
Warburthon compare les différentes écritures anciennes liées aux images, notamment celles du Mexique avec les hiéroglyphes égyptiens et émet l’hypothèse qu’elles fonctionnent pareillement, de même pour l’écriture chinoise qui juxtapose plusieurs images pour créer un sens.
Ce fut une avancée majeure quant à la connaissance de l’écriture hiéroglyphique qui n’était depuis longtemps considérée que comme un amas de symboles utilisé par les prêtres pour masquer aux profanes l’histoire sacrée des Dieux et de la religion. Les commentaires de Malpeines enrichissent considérablement les thèses de Warburthon.
« Le second volume de Léonard de Malpeines contient des ‘Observations sur l’antiquité des hiéroglyphes scientifiques et des Remarques sur la chronologie chinoise’, qui ne sont pas de Warburton. »
In fine : Sentiments de M. Bianchini sur les obélisques.
L’auteur démontre l’Antiquité des hiéroglyphes égyptiens, leur rôle symbolique, rituel et magique, la diffusion de cette écriture secrète en Grèce. Il établit un lien avec la langue et la tradition hébraïque transmise par Moïse. Il est à remarquer que, pour justifier la chronologie qu’il adopte, chronologie qui donne alors lieu à polémique, en particulier de la part du P. Kircher, Warburthon se réfère au texte samaritain du Pentateuque.
Cette étude sur l’origine de l’écriture et des alphabets, ainsi que sur leur fonction symbolique et religieuse peut être rapprochée des travaux de Dupuis de Gébelin et Enel.
Essai sur les hiéroglyphes des Égyptiens was a significant 1744 French translation of an English work on the history of writing.
The Essai translated a section (book IV of volume 2) of The Divine Legation of Moses (from 1737) by William Warburthon, thought by the original author to have value independent of his main religious thesis. The work of de Malpeines, the translater, appeared under the longer title Essai sur Les hiéroglyphes des Égyptiens, où l’on voit l’origine et le progrès du langage et de l’écriture, l’antiquité des sciences en Égypte, et l’origine du culte des animaux. It was based on 140 pages of the original work of Warburthon, which in all ran to over 1 000 pages. Those pages are the part of the work that is now most remembered.
The book as published also contained a work of Nicolas Fréret, « Remarques sur la chronologie et sur la première écriture des Chinois« . The notes to Essai itself discussed the views of Warburthon and Samuel Shuckford on Chinese characters.
Condillac’s Essai sur l’origine des connaissances humaines (1746) was influenced by the Essai. The major influences in his Traité des systèmes were the Essai, and the Histoire des oracles of Fontenelle. He carried over verbatim the Essai’s explanation of the transition from painting to hieroglyphic writing. Diderot’s Lettre sur les sourds et muets (1751) was also influenced by the Essai. Warburthon’s theory on the origin of language in metaphor was taken up by the Encyclopédie group, and Rousseau. Rousseau mentions Warburthon in The Social Contract.
La réfutation de Kircher dans l’Essai sur les hiéroglyphes des Égyptiens de William Warburthon a connu une large réception en France, ayant notamment influencé Condillac et servi de référence à l’Encyclopédie, spécialement dans les articles consacrés au langage, à la figure ou à l’énigme. Cet article étudie la façon dont Warburthon surpasse les travaux de ses prédécesseurs et entretient un rapport complexe avec les travaux égyptologiques de Kircher. Si Warburthon juge, comme la plupart de ses contemporains, la méthode de Kircher peu scientifique, le Theatrum Hieroglyphicum et la China Illustrata lui servent néanmoins de sources précieuses, la plupart des gravures de l’Essai étant issues de ces deux ouvrages dont il reconnaît ainsi la valeur documentaire.
Fort bel exemplaire en reliure de l’époque aux dos finement ornés de motifs « à la toile d’araignée ».