BUFFON, Georges Marie Leclerc, comte de. Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du cabinet du Roy.

Réservé

Edition originale de l’Histoire Naturelle de Buffon ornée de 1 201 estampes gravées sur cuivre.
Exceptionnel exemplaire en reliure nominative de l’époque dont les 38 volumes sont frappés en queue des dos du nom de Richard Brunck (1729-1803), critique littéraire et bibliophile français.

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Paris, Imprimerie royale et Hôtel de Thou, 1750-1789.

38 volumes in-4, plein veau havane marbré, filet à froid autour des plats, dos à nerfs richement ornés, pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge, « Brunck » frappé en lettres d’or en queue des dos, coupes décorées, tranches rouges. Reliures décorées de l’époque au nom de Brunck.

255 x 153 mm.

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Edition originale du plus célèbre ouvrage français illustré de sciences naturelles ornée de 1 129 gravures sur cuivre dont 300 dépliantes, 1 portrait, 24 vignettes de titre, 35 vignettes de tête et 12 cartes dépliantes gravées sur cuivre ; les tomes I à III en second tirage.

Selon Brunet, « les amateurs recherchent cette première édition in-4 des œuvres de Buffon, à cause de la beauté des gravures qu’elle contient ; mais il est très difficile de se procurer des exemplaires dont tous les volumes soient également pourvus de bonnes épreuves et cela parce que l’ouvrage ayant été publié dans l’espace de 50 ans, beaucoup de personnes ont négligé de retirer les volumes à mesure qu’ils paraissaient… »

L’ouvrage comprend quatre parties dues à Buffon avec la collaboration notamment de Louis J. M. Daubenton et de Ph. Guéneau de Montbeillard, et trois parties de complément publiées par Lacépède après la mort du naturaliste.

Étendue, pratiquement sans interruption sur près de cinquante années, la collection se compose des ensembles suivants : Histoire naturelle générale et particulière, 1749-1767, 15 volumes ; Histoire naturelle. Supplément, 1774-1789, 7 volumes ; Histoire naturelle des Oiseaux, 1770-1783, 9 volumes ; Histoire naturelle des Minéraux, 1783-1788, 5 volumes ; Ovipares et serpents par Lacépède, 1788-1789, 2 volumes ; Histoire naturelle des Poissons, par Lacépède, 1798-1803, 5 volumes ; Cétacés, par Lacépède, 1804.

Une des Œuvres les plus ambitieuses et les plus complètes de la littérature scientifique, ce premier survol général, sous forme accessible, de l’histoire naturelle, donnait à celle-ci ses lettres de noblesse.

Le succès de l’entreprise fut immédiat, éclatant et durable ; la première édition, tirée à 1 000 exemplaires, fut épuisée en six semaines.

Très précieux exemplaire appartenant au tirage privilégié sur grand papier de Hollande, relié spécialement avec magnificence en veau blond d’une exceptionnelle qualité pour l’écrivain critique littéraire et bibliophile français Richard-François-Philippe Brunck, né à Strasbourg en 1729, mort en 1803.

La date de sa mort explique l’absence du volume des Cétacés paru en 1804 ainsi que celle des Poissons achevés en 1803.

Commissaire des guerres pendant la guerre du Hanovre, il se livra assez tard à l’étude du grec et des antiquités, et n’en devint pas moins l’un des plus savants hellénistes de son siècle. Peu de savants même, depuis le grand mouvement de la Renaissance, ont rendu autant de services à la littérature grecque. Comme critique, on lui fait le reproche d’avoir trop souvent fait subir aux textes des corrections et remaniements, souvent heureux sous le rapport du goût et du sentiment poétique, mais arbitraires, dans la persuasion où il était que toutes les négligences qu’il remarquait dans les poètes grecs n’étaient que des erreurs de copistes. Il a donné un nombre d’éditions qui paraîtrait prodigieux, si l’on ne savait d’ailleurs qu’il avait une méthode expéditive, évitant les recherches d’érudition et les commentaires, et établissant son texte sur la simple comparaison des éditions et des manuscrits, ainsi que sur ses conjectures et sur celles des critiques. Ses travaux les plus remarquables sont : les Analecta ou Anthologie grecque (1776), réimprimés par Jacobs, avec un savant commentaire (Leipzig, 1795) ; les éditions d’Anacréon, d’Apollonius de Rhodes, d’Aristophane, celle-ci n’a pas été surpassée ; des Poëtes gnomiques, de Sophocle, son chef-d’œuvre.

Le roi, à qui Brunck avait offert un exemplaire in-4, imprimé magnifiquement sur peau de vélin, lui accorda, en récompense de ses utiles travaux, une pension annuelle de 2 000 francs. Brunck perdit cette pension à l’époque de la Révolution, mais par la suite elle lui fut rendue. Comme sa traduction d’Aristophane avait prouvé qu’il connaissait parfaitement le style des comiques latins, on le pria de revoir le Plaute, publié en 1788 dans la collection de Deux-Ponts, et les soins qu’il donna à cette édition la firent beaucoup rechercher.

« Vers ce temps, la Révolution française vint interrompre ses études littéraires. Il entra avec ardeur dans les nouvelles idées, et fut un des premiers membres de la société populaire de Strasbourg. Au reste, ses amis ont rendu témoignage à sa modération ; et ce qui la prouve encore mieux, c’est que, pendant la terreur, il fut enfermé à Besançon, et ne sortit de prison qu’après la mort de Robespierre. En 1791, il avait été obligé, par des raisons de fortune, de vendre une portion de sa bibliothèque ; et il fut, en 1801, forcé de recourir encore à cette ressource. Il aimait ses livres passionnément, et cette privation lui fut d’abord très amère. Quand on parlait devant lui de quelque auteur qu’il avait possédé, les larmes lui venaient aux yeux. De ce moment, les lettres grecques, auxquelles il devait sa réputation, lui devinrent tout à fait odieuses : il conserva pourtant quelque goût pour les poëtes latins, et fit imprimer une superbe édition de Terence : P. Terentii Comaediae, ad fidem optimar. edition. recensilae, Bâle, 1797, grand in-4. Plaute devait paraître dans le même format : c’était le désir de Brunck, et son travail était tout prêt pour l’impression ; mais sa mort, arrivée le 12 juin 1803, empêcha l’exécution de ce projet. Le manuscrit de Plaute est entre les mains d’un libraire de Strasbourg, qui en a fait espérer la publication. On a remarqué que Brunck, qui a publié tant de poëtes grecs, n’a jamais remis à l’imprimeur un exemplaire imprimé d’une édition antérieure ; il donnait toujours un texte écrit de sa propre main. Lorsqu’après avoir fait une copie bien nette d’un auteur qu’il destinait à l’impression, il trouvait nécessaire d’y faire de nombreux changements, il le transcrivait de nouveau d’un bout à l’autre. C’est ainsi qu’il a copié deux fois tout Aristophane, et Apollonius au moins cinq fois. Plusieurs de ces copies sont conservées aujourd’hui à la bibliothèque Nationale de France, avec beaucoup d’autres papiers de la main de Brunck. » (Michaud).

Brunck fut donc le grand bibliophile de la France de l’Est du XVIIIe siècle. Traducteur, critique littéraire, écrivain, imprimeur, certes, mais aussi collectionneur de textes littéraires des XVIIe et principalement XVIIIe siècles avec une prédilection pour les grands écrivains des Lumières et notamment Holbach. Sa démarche bibliophilique était exigeante tant au niveau du choix des grands papiers que de la qualité de la reliure qu’il confiait toujours au même artisan. Son inclination le portait essentiellement vers le veau blond d’exceptionnelle qualité au dos richement orné portant en queue la mention d’appartenance frappée en lettres d’or « Brunck ».

Exemplaire d’exception, fort bien conservé, imprimé sur papier fin de Hollande, relié en veau portant la mention d’appartenance « Brunck » en queue du dos.

L’Histoire Naturelle de Buffon en reliure de l’époque avec appartenance est de la plus extrême rareté.

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Informations complémentaires

Auteur

BUFFON, Georges Marie Leclerc, comte de.