LE TASSE, Torquato. La Gerusalemme liberata.

Vendu

Magnifique édition illustrée de La Jérusalem délivrée ornée de 20 superbes figures à pleine page et de deux frontispices.
Superbe exemplaire conservé dans son maroquin rouge de l’époque orné du chiffre HD.

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UGS : LCS-18478 Catégories : ,

Genova, Giuseppe Pauoni / Pavoni, 1617.

Petit in-folio de (1) f.bl., (7) ff. dont 1 frontispice gravé, et 1 gravure à pleine page, 255 pages dont 19 gravures à pl. page, 71 pp., (1), 36, (4) pp. de tables, (1) f. de frontispice. En miroir du premier frontispice a été ajouté le portrait du Tasse par Sadeler (1617). Le centre de la feuille a été incisé à la taille de l’image qu’il a collée par le devant. Ce modus operandi est typique de HD, collectionneur bien connu quoique pas tout à fait identifié.

Plein maroquin rouge à la Du Seuil, avec fleurons en angles du triple filet central et, au milieu des plats, le chiffre HD, entouré de quatre S barrés, coupes ornées, roulette intérieure dorée, dos à nerfs orné de motifs au petit point, tranches dorées. Reliure de l’époque.

300 x 205 mm.

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Célèbre et élégante édition, la deuxième illustrée, de ce poème épique retraçant un récit largement fictionnel de la première croisade, au cours de laquelle les chevaliers chrétiens menés par Godefroy de Bouillon combattent les musulmans (Sarrasins) afin de lever le siège de Jérusalem en 1099.

Graesse VII, 33 ; Brunet V, 666 ; Jean-Marc Chatelain, La politesse des livres.

« Ce n’est pas seulement un poème épique ou religieux, mais c’est aussi celui des amours tragiques – celles de Tancrède et Clorinde, de Renaud et Armide, pour ne citer que les deux couples principaux. Le Tasse voulait une épopée guerrière où le thème amoureux et le merveilleux seraient compatibles avec les grandes actions. Cette tension entre la sphère des passions mondaines et l’aspiration religieuse fut à la fois la gageure poétique du Tasse et le tourment de sa vie personnelle ».

Le Tasse, pour sa réflexion théorique, se place délibérément dans le cadre de la poétique d’Aristote. Il fait du plaisir du lecteur la fin de toute œuvre poétique et voit dans le respect du vraisemblable la condition essentielle pour atteindre ce résultat. Il entend donc que le poème épique se fonde sur l’histoire et que les prodiges du surnaturel, dans l’épopée moderne, procèdent nécessairement d’êtres – Dieu ou démons – auxquels croient les lecteurs.

Le Tasse retient ainsi la notion de « merveilleux chrétiens », non pas au nom de l’exaltation de la foi, mais à partir d’un calcul littéraire visant à concilier merveilleux et vraisemblable.

Dans le poème, en fait, les conceptions chrétiennes ont une fonction supplémentaire : servir de fondement et de justification au développement de l’action. C’est Dieu qui, au chant I, rend à la croisade l’élan perdu et, au chant xiii, introduit la phase menant à la victoire. En faisant de Godefroy de Bouillon, contrairement à l’histoire, le chef unique, élu de Dieu, le Tasse exalte le principe monarchique et confère une nette prééminence à son protagoniste. Guerrier pieux, capitaine hors pair Godefroy s’emploie sans trêve à maintenir la cohésion de l’armée pour la mener à la victoire.

L’exemplaire est bien complet des 2 frontispices (celui de dédicace au duc de Savoie se trouvant in fine) et des superbes 20 planches à pleine page.

Les figures à pleine page ont été finement gravées par Agostino Carracci et Giacomo Franco, d’après les dessins de Bernardo Castello. Deux frontispices architecturaux ornent également l’ouvrage. L’un est articulé autour du portrait en cartouche du Tasse.

L’entourage de l’autre présente un décor architectural avec, au centre supérieur, le portrait du duc de Savoie placé dans un cartouche ; titre central flanqué de colonnes et de crêtes toscanes avec devises et boussoles à gauche, et avec, à droite, une épée croisée et un sceptre avec couronne ; dans le registre inférieur, figures masculines et féminines en armure, représentant, peut-être, Tancredi et Clorinda.

L’argument de chaque chant est inséré dans un cartouche gravé sur bois.

Précieux exemplaire très élégamment relié à l’époque en maroquin rouge orné du chiffre HD au centre des plats.

« [HD] manifesta sa qualité d’amateur de volumes illustrés par une habitude singulière, qui consiste à coller des gravures aux contreplats de ses livres à figures ».

« Les livres [de cet amateur français de la fin du XVIIe siècle] sont marqués du monogramme HD entouré de quatre fermesses au centre des plats des reliures.

On a très récemment avancé, écrit encore Jean-Marc Chatelain, l’hypothèse que ces initiales désigneraient Jérôme (Hierosme suivant l’orthographe ancienne) Duvivier, connu dans l’histoire littéraire comme un correspondant et ami de La Fontaine […] Quelle que soit son identité exacte, le petit nombre des livres qu’on lui connaît jusqu’à présent permet de supputer l’existence d’un cabinet de livres choisis selon des critères [bien connus]. Il s’agit d’une part de critères esthétiques, dont le premier est celui de l’illustration : HD est collectionneur de livres à figures […]. »

Ex-libris « From the Sunderland Library, Blenheim Palace, purchased, March, 1883, by Bernard Quartich, 15 Piccadilly, London. »

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Informations complémentaires

Auteur

LE TASSE, Torquato.