Paris, Veuve Barbin, 1707.
In-12 de (5) ff. y compris 1 frontispice gravé, 318 pp. mal ch. 314, (4) ff. 1 portrait de Le Sage ajouté au début du volume. Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs orné avec un chiffre couronné répété, double filet or sur les coupes, roulette dorée intérieure, tranches dorées sur marbrure. Trautz-Bauzonnet.
158 x 89 mm.
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Édition originale de la plus grande rareté du célèbre roman de Le Sage (1668-1747) inspiré de la littérature picaresque espagnole (avec le carton de la page 17-18).
Le Petit 481 ; Tchemerzine, IV, 172-173 ; Cohen 628.
« Les exemplaires de cette première édition sont extrêmement rares » mentionne Tchemerzine.
En 1707, Le Sage emprunte à Luiz Vélez de Guevara « le titre et l’idée » du Diable boiteux en écrivant une imitation libre, appropriée aux mœurs françaises d’El Diablo cojuelo, publié en 1641.
C’est avec le Diable boiteux que Le Sage s’annonce comme romancier de premier ordre. Le succès du roman, qui fut considérable, acheva enfin de distinguer le nom de Le Sage parmi les écrivains de son temps.
« Ce qui se perpétue dans l’ouvrage de Le Sage, c’est le goût du portrait, plutôt physique que moral, qu’il contemple et caresse avec amour dans tous ses détails. Mais tandis que La Bruyère se borne à tracer quelques lignes sobres, dans une intention essentiellement moralisatrice, chez ce dernier au contraire domine un intérêt très différent : l’amour du pittoresque, l’amour purement artistique de la réalité contemplée sous ses aspects les plus colorés et les plus mouvementés ; cette tendance à l’observation du monde de nos semblables se rattache à une longue tradition de l’esprit gaulois ; s’étant exprimée pour la première fois dans les fabliaux et dans les « Chroniques » de Froissart, elle devait trouver plus tard, dans l’œuvre de Balzac, son aboutissement et son couronnement. C’est cette tournure d’esprit qui donne tout son sens et toute sa valeur au « Diable Boiteux. »
La présente édition est ornée en premier tirage d’un frontispice par Magdeleine Hortbemels
Très bel exemplaire de ce classique de la littérature française provenant de La bibliothèque du Comte Roger Du Nord avec son chiffre couronné au dos, qui avait fait insérer sur les doublures par Trautz-Bauzonnet le chiffre entrelacé LM de la reliure d’origine en maroquin brun attribuée à Louis, duc de Mortemart (1681-1746).
La bibliothèque du comte Roger du Nord fut vendue à l’hôtel des commissaires-priseurs, 7 rue Drouot, salle 3, du lundi 28 avril au mardi 6 mai 1884. La plus grande partie des reliures de cette bibliothèque portaient sur le dos et les plats le chiffre couronné du comte Roger du Nord.
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