Paris, Werdet, 1er juin 1836.
2 tomes reliés en 2 volumes in-8 de : I/ (2) ff., 4 pp. pour la Chronique de Paris, lv pp., 325 pp., (1) f. de table ; II/ (2) ff., 344 pp. y compris la table. Demi-chagrin vieux rouge à coins, dos à nerfs ornés de filets dorés, tranches jaspées. Dos très légèrement plus clairs. Etui. Reliure de l’époque.
194 x 126 mm.
Précieuse édition originale de l’une des œuvres les plus recherchées de Balzac.
Carteret, I, 72 ; Clouzot, Guide du bibliophile, 14 ; Vicaire, Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle, 202-203.
« Rare et très recherché.» (Clouzot, 14).
Dans ce grand roman d’amour, un peu à part dans l’œuvre de Balzac, l’écrivain, transposant dans une idylle aussi pure que passionnée son amour pour Laure de Berry, se remémore souvenirs d’enfance et de jeunesse et se fait le chantre ému de sa Touraine natale :
« Ne me demandez plus pourquoi j’aime la Touraine ; je ne l’aime ni comme on aime son berceau, ni comme on aime une oasis dans le désert, je l’aime comme un artiste aime l’art… sans la Touraine, peut-être ne vivrais-je plus ».
Le premier tome de cette édition originale reprend, avec de nombreuses variantes, le texte qui a commencé à paraitre dans « La Revue de Paris » du 22 novembre au 27 décembre 1835.
Le roman est précédé de l’important « historique du procès auquel a donné lieu le Lys dans la vallée » qui n’a pas été maintenu dans les éditions postérieures.
Balzac avait en effet confié la prépublication de son roman à la Revue de Paris. Ayant appris que Buloz, le directeur de cette revue, avait vendu à son insu à la Revue étrangère de Saint-Pétersbourg des épreuves du Lys dans la vallée, Balzac refusa de lui livrer la fin du roman. Furieux, Buloz intenta un procès à l’auteur. Après cinq pénibles mois, Balzac obtint satisfaction, et le roman parut début juin, précédé de cette mordante « Histoire du procès auquel a donné lieu ‘Le Lys dans la vallée’ ». Le retentissement de ce procès assura un succès immédiat au roman : 1800 des 2000 exemplaires imprimés furent écoulés le jour même de la mise en vente.
« Le procès dont l’historique se trouve au commencement du tome I avait été intenté à Balzac par M. Buloz, directeur de la Revue de Paris, où a paru une partie du Lys dans la vallée. Balzac se plaignait de la publication de son roman à Saint-Pétersbourg, en octobre, alors que le premier feuilleton du Lys dans la vallée n’a paru à Paris que le 23 novembre. Balzac gagna son procès et le jour de la mise en vente, 1800 exemplaires furent enlevés, sur 2000 qui avaient été tirés » (Vicaire, 202-203).
Précieux exemplaire d’une grande pureté conservé dans sa reliure de l’époque.
L’exemplaire Hayoit, lavé et en reliure moderne, fut vendu pour 75 000 francs à la vente Sotheby’s du 29 juin 2001 (soit environ 12 000 €).