A la fin : Cy finist le rommant de la rose : nouuellement imprime a Paris Lan mil cinq cens et neuf. Le penultieme jour de feburier par Michel le Noir libraire iure en Luniuersite de Paris demourant en la grant rue sainct Jacques a lenseigne de la rose blanche couronnee. 1509.
In-4 goth. de (156) ff. tit. comp., 2 coll. 39 ll. ; 7 fig. dont 1 à deux compartiments sur le titre, est répétée au v° de l’avant-dernier f., sous l’explicit ; une autre au v° du titre est répétée au r° du dernier f., dont le v° est occupé par la marque de Le Noir. Infime déchirure en marge du 2e f. sans manque.
Plein vélin ivoire, dos lisse, traces d’attaches. Reliure ancienne.
185 x 127 mm.
Première édition du XVIe siècle du « Rommant de la rose » imprimée en 1509 à Paris par Michel le Noir, elle est ornée de 7 gravures sur bois dont une à deux compartiments est répétée au verso de l’avant dernier feuillet. Elle sera réimprimée telle qu’elle en 1515 et 1519.
Elle est précédée de 8 éditions incunables dont 7 in-folio et une in-4, toutes rarissimes. La huitième, in-4 est donnée pour 1499-1500 par Bourdillon, la première est de 1481. Souligner la rareté des premières éditions du Roman de la Rose est chose aisée : 5 exemplaires connus de la première, 6 exemplaires connus de la seconde ; 2 exemplaires cités de la troisième ; aucun exemplaire cité de la quatrième de 1494, etc… Un seul exemplaire cité de la présente édition de 1509 par Bourdillon « The early editions of the Roman de la Rose ».
« Printed in double columns, 39 lines to a full column, and containing 156 unnumbered leaves, the first having on the recto the title, as above, over a double woodcut, on the verso the cut of a Personage meditating. The text ends on the recto of the penultimate leaf, on the verso of which is the achevé d’imprimer, as above, over the same double woodcut. On the recto of the last leaf is the same cut of a Personage meditating, and on the verso the device of Michel Le Noir. The gatherings are of six leaves or four, very irregularly. There are 29 signatures, A—X, a. a.—h. h., in sixes, except D, G, L, P, S, X, d. d., f. f., g. g., fours. The first signature is A ii, the last h. h. iii. K is composed of Lz ; n is sometimes used for the numeral ii ; q.ii is put for Q.ii. On every page that bears a signature the footline Ro. de la rofe is printed below the first column. The Initials to Paragraphs are large capitals. There is only a single woodcut in the text, a small extraneous cut (from Mathéolus) to the Verse-title § 35, on fol. F.i.
A copy of this edition now in the Public Library at Sydney, N.S.W. »
Le titre en 3 lignes, et orné d’une jolie gravure sur bois à deux compartiments, (100 x 70 mm).
Le verso du titre est occupé par un grand bois (109 x 85 mm) représentant un écrivain devant son pupitre, le visage appuyé sur sa main. Cette gravure apparaît souvent dans les impressions de Le Noir et appartient aussi à l’iconographie des Trepperel.
Les six vers rappelant que la suite du poème est l’œuvre de Jean de Meung sont imprimé au recto du feuillet F.
Le poème s’achève sur ce merveilleux distique « C’est fin du rommant de la rose ou lart damours est tout enclose » suivi de trois gravures sur bois dont la marque de Michel Le Noir (134 x 93 mm).
Ce texte reste le seul des grands ouvrages littéraires du Moyen Âge français dont le souvenir se soit perpétué jusqu’en pleine Renaissance.
Joignant la première partie poétique et allusive de 4 058 vers par Guillaume de Lorris à celle plus éloquente et érudite de 17 722 vers de Jehan de Meung, l’œuvre s’insère bien dans cette tradition des « arts d’amour » qui se constitue vers 1 150 trahissant une prise de conscience « en milieu savant » du fait courtois. Assurant le triomphe de l’allégorie ce roman révèle aussi le goût d’une langue savante et raffinée.
Le texte offre ici un certain nombre de variantes avec les éditions incunables. Est inséré notamment, au début de la seconde partie le nom de Jean de Meung aux lieu et place du véritable nom de cet auteur (Clopinel) qui figurait à cet endroit dans les éditions incunables.
C’est au feuillet O4 que figure le passage « cy reposera Guillaume… », suivi de l’indication selon laquelle Jean Clopinel « continuera ce poème quarante années après que Guillaume eut cessé ».
Les premières éditions du Roman de la Rose conservées dans leur reliure ancienne sont de la plus insigne rareté.
Fort bel exemplaire conservé dans son vélin ivoire ancien.