DU BELLAY, Joachim Les Regrets et autres Œuvres poétiques.

Prix : 25.000,00 

Ensemble onze éditions originales ou premières édition.
Joachim du Bellay (1522-1560) est considéré « comme un des plus beaux ornements de son siècle, réputation qu’il justifie pleinement. Par sa sensibilité même, autant que par son pessimisme, Joachim du Bellay introduit dans la poésie française une source nouvelle d’inspiration ».

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UGS : LCS-18555 Catégories : ,

Les Regrets et autres Œuvres poétiques.

Paris, Federic Morel, 1558.

Petit in-4 de (4) ff., 46 ff. Réglé.

Edition originale.

– Le Premier Livre des Antiquitez de Rome, contenant une generale description de sa grandeur…

Paris, Federic Morel, 1558.

13 ff. et (1) f. de privilège.

Edition originale.

Discours au Roy sur la Treve de l’an MDLV.

Paris, Federic Morel, 1559.

(6) ff.

Edition originale avec titre de relais.

Entreprise du Roy-Daulphin pour le tournoy, sous le nom des chevaliers advantureux. A la Royne, & aux Dames.

Paris, Federic Morel, 1559.

(14) ff.

Edition originale avec titre de relais.

Tumulus Henrici Secundi Gallorum Regis Christianiss.

Paris, Federic Morel, 1559.

(14) ff.

Edition originale.

Divers Jeux rustiques, et autres œuvres poetiques.

Paris, Federic Morel, 1559.

(76) ff. Le Privilège est du 17 janvier 1557.

Première édition avec titre de relais.

Hymne au Roy sur la Prinse de Calais.

Paris, Federic Morel, 1559.

(6) ff.

Edition originale avec titre de relais.

Epithalame sur le mariage de tres illustre prince Philibert Emanuel, duc de Savoye, et tres illustre princesse Marguerite de France, sœur unique du Roy, et duchesse de Berry.

Paris, Federic Morel, 1559.

(14) ff.

Edition originale avec titre de relais.

Deux Livres de l’Enéide de Virgile, a scavoir le quatrieme, et sixieme, traduicts en vers françois par I. du Bellay Angevin.

Paris, Vincent Sertenas, 1560.

(73) ff., (1) f.

Edition originale à la rarissime adresse de Vincent Sertenas.

Louange de la France et du Roy tres chrestien Henry II. Ensemble un discours sur la poésie, Au Roy.

Paris, Vincent Sertenas, 1560.

(8) ff.

Edition originale à la rarissime adresse de Vincent Sertenas.

Elegie sur le trespas de feu Ioach. Du Bellay Ang. Par G. Aubert de Poictiers, Advocat en la Court de Parlement de Paris.

Paris, Federic Morel, 1560.

(6) ff., le dernier blanc.

Ensemble onze éditions originales ou premières éditions reliées en 1 volume in-4, réglé ; plein maroquin vert orné d’un décor doré à la fanfare de Hardy, l’un des illustres relieurs du Second Empire.

220 x 152 mm.

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Formidable recueil réunissant en édition originale des œuvres littéraires capitales telles que Les Regrets ou Le Premier Livre des Antiquitez de Rome à des œuvres de Du Bellay d’une si grande rareté que Tchemerzine ne les a jamais vues : Louange de la France ou Deux Livres de l’Enéide chez Vincent Sertenas.

Quant à l’Epithalame de 1559, Pierre Berès  écrivait il y a bien longtemps que cette originale n’était connue qu’à deux exemplaires.

Joachim du Bellay (1522-1560) appartenait à l’illustre famille qui, outre plusieurs capitaines, diplomates et mémorialistes, donna, en ce même XVIe siècle : Guillaume du Bellay, sire de Langey, homme de guerre, diplomate et historien ; le cardinal Jean du Bellay né en 1492, mort le 16 février 1560, ambassadeur et humaniste, l’un des patrons du Collège de France ; et leur frère Martin, lieutenant général de la Normandie, mort à Glatigny en 1559, oncles tous trois de Joachim. Vers 1546, le jeune Joachim étudia le droit à Poitiers. Là, il se lia avec l’humaniste Muret et avec quelques poètes latins et français, comme Jean de La Péruse, Salmon Macrin, etc. Mais la rencontre de Jacques Peletier en 1546, celle de Ronsard en 1547 comptèrent davantage dans l’éveil de sa vocation poétique. Il alla avec le dernier se mettre, à Paris, sous la direction de Dorat, principal du collège de Coqueret. Dans ce collège, à vrai dire assez obscur, il eut la joie de découvrir de jeunes gentilshommes qui, négligeant la Cour où leur naissance leur aurait permis de briller, se consacraient avec passion à l’étude des Anciens et surtout des Italiens. Autour de Ronsard, ils s’imposaient la tâche de préparer une révolution poétique.

Son œuvre poétique, comme son existence se partage entre deux époques, que sépare l’une de l’autre le séjour à Rome de 1553 à 1557, dont il semble être revenu transformé. Comme l’a souligné G. Gadoffre, « le dépaysement, le contact avec une société cosmopolite et une administration internationale, le tête-à-tête avec l’Histoire, avec une Antiquité autre que celle des livres, tout a contribué à remettre en question un certain nombre d’assurances et de comportements acquis ». Le jeune poète de 1549 appelait à la création d’une grande littérature nationale et justifiait les rêves d’une translatio imperii au profit de la monarchie française par un éloge de la France, éloquent et emporté comme il sied à une péroraison, dans lequel culminait la Deffence. L’auteur mûri de 1558-1559 avait pris conscience d’un large horizon européen, sa réflexion politique, moins approximative, s’ancrait dans la considération des « quatre estats du Royaume de France », et il avait trouvé sa voix – ou plutôt ses voix, car il en cultiva plus d’une.

En dépit d’une santé fragile et de déceptions qui semblent avoir souvent été son lot, Du Bellay a constamment fait preuve d’énergie. En une dizaine d’années à peine, il a composé, en français et en latin, une œuvre poétique abondante et diversifiée, constamment novatrice : il a été l’auteur du premier manifeste littéraire des lettres françaises, du premier recueil de sonnets amoureux français, du premier recueil d’odes lyriques, le traducteur génial de Virgile ; il a élargi de façon décisive le registre du sonnet dans les Antiquités et dans les Regrets, il s’est fait l’un des meilleurs poètes néolatins d’Europe, puis s’est métamorphosé enfin en poète politique de tout premier plan. Il ne fut pas que le brillant second de la Pléiade, dans l’ombre de Ronsard ; il fut l’un des plus grands poètes français, l’un des plus novateurs.

Du Bellay fut, lui aussi, autrement que Ronsard, ce poète qu’appelait en 1549 la Deffence et illustration, « qui me  fera indigner, apayser, ejouyr, douloir, aymer, hayr, admirer, etonner, bref, qui tiendra la bride de mes affections, me tournant ça & la à son plaisir ». Admirable prosateur, d’une souplesse sans égale en son temps, poète aux styles divers en latin et en français, il n’en possède pas moins un timbre reconnaissable entre tous, une vivacité du phrasé, une netteté de la diction, qui confèrent à son œuvre une unité incontestable. Si certains de ses poèmes, notamment dans Les Regrets, ont constamment trouvé des lecteurs, non sans malentendu parfois, et si, sans cesse repris dans les anthologies et proposés à l’admiration par l’école, ils hantent les mémoires, Du Bellay reste, selon la formule de G. Gadoffre, « un écrivain en partie méconnu ».

Du Bellay est considéré comme un des plus beaux ornements de son siècle, réputation qu’il justifie pleinement. « S’il est loin d’avoir la puissance de Ronsard, et, disons, sa richesse et sa variété, Du Bellay paraît plus spontané dans l’expression des sentiments. Par sa sensibilité, Joachim du Bellay introduit dans la poésie française une source nouvelle d’inspiration. »

Superbe exemplaire, entièrement réglé, pur et à grandes marges, provenant de la bibliothèque B. Delessert (1912, n°221) et Pierre Louys (1930, n°179).

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Informations complémentaires

Éditeur

Paris, Federic Morel, 1558.

Auteur

DU BELLAY, Joachim