PAULMY, Marquis de. Mélanges tirés d’une grande bibliothèque. (De la lecture des Livres français considérés comme amusement).

Prix : 55.000,00 

Edition originale de l’une des plus captivantes entreprises littéraires et bibliophiliques française du XVIIIe siècle, citée et décrite par Ernest Quentin-Bauchart.
Le Marquis de Paulmy (1722-1787) lecteur des « Romans » du XVe siècle.

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Paris, chez Moutard, 1779-1781.

24 volumes in-8, complet. Maroquin rouge, triple filet doré autour des plats, armoiries au centre, dos richement ornés, pièces vertes, tranches dorées. Reliure armoriée de l’époque.

193 x 130 mm.

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Edition originale de l’une des plus captivantes entreprises littéraires et bibliophiliques françaises du XVIIIe siècle.

Les vingt-quatre volumes des Mélanges tirés d’une grande bibliothèque publiés de 1779 à l781, sont l’œuvre anonyme d’un noble, Antoine René de Voyer d’Argenson, marquis de Paulmy (1722-1787), assisté dans cette tâche par un rédacteur professionnel, André-Guillaume Contant d’Orville. Bibliophile et écrivain amateur, le marquis de Paulmy possédait une très riche collection de livres en particulier de manuscrits anciens et d’éditions rares de textes du Moyen Age et du seizième siècle. Sa bibliothèque constitue aujourd’hui le fonds ancien de la Bibliothèque de l’Arsenal. À l’origine, les Mélanges devaient puiser dans le trésor de cette collection des extraits de romans et surtout de romans anciens, susceptibles de concurrencer, auprès des « Dames » et des « gens du monde », le succès de la Bibliothèque des Romans dont Paulmy avait eu l’initiative mais qu’il avait dû abandonner après s’être brouillé avec le comte de Tressan. Cependant, à partir du quatrième volume, apparut un nouveau titre qui traduisait une ambition quasi-encyclopédique « De La Lecture des livres français, considérée comme amusement ». Recueil d’extraits de romans et d’autres sortes de textes, essentiellement du XVIe siècle, compilation encyclopédique, cette collection, éditée par un libraire travaillant dans la mouvance de Panckoucke et Moutard, témoigne aussi du goût des écrivains amateurs et du public de la meilleure société pour la transposition des textes anciens et l’invention, sur des canevas anciens, de « petits romans », certains dans le style dit « troubadour ».

Cette publication eut un grand impact et contribua à développer en France le goût pour le Moyen Âge et les troubadours, tradition à laquelle le Romantisme doit beaucoup.

Ces vingt-quatre volumes forment le noyau primitif le plus important de cette collection, comme il est signalé dans l’Avertissement du premier tome. Par la suite elle fut développée et augmentée de quarante-six volumes.

Le rôle joué par le marquis de Paulmy dans l’entreprise de divulgation de la littérature médiévale qui a marqué la seconde moitié du XVIIIe siècle n’a plus à être souligné. Ce qui a été moins reconnu, c’est l’attention spéciale qu’il a consacrée à la littérature du Moyen Âge dit « tardif », et en particulier aux romans originaux et adaptations en prose que le XVe siècle a produits en grande quantité et auxquels le passage à l’imprimé a garanti une diffusion auparavant inconnue ; son intérêt est celui d’un bibliophile, certes, collectionneur de beaux manuscrits, d’incunables et d’éditions anciennes, mais aussi celui d’un lecteur qui, voyant dans l’histoire de la littérature l’histoire d’un progrès, n’a pas négligé – loin de là – le dernier siècle du Moyen Âge ni les premières décennies du XVIe.

Magnifique exemplaire aux armes de Marie-Thérèse de Savoie, Comtesse d’Artois (1756-1805), épouse de Charles-Philippe, comte d’Artois, devenu roi de France sous le nom de Charles X.

« Marie-Thérèse de Savoie, seconde fille du duc Victor-Amédée III, née le 31 janvier 1756, fut mariée le 16 novembre 1773, dans la chapelle de Versailles, à Charles-Philippe, comte d’Artois, devenu roi de France, sous le nom de Charles X.

Chacun, à la cour de Marie-Antoinette, s’accordait à louer sa décence et sa douceur. « Elle avait, dit Madame Campan, un très beau teint ; bonne et généreuse, elle fut aimée de tous ceux qui l’environnaient ». (E. Quentin-Bauchart).

Sa bibliothèque, formée par les soins de Félix Nogaret, son secrétaire, était une des plus importantes de l’époque ; les livres en étaient généralement reliés en maroquin rouge.

Exemplaire cité par E. Quentin-Bauchart, Les Femmes bibliophiles de France, (II, p. 348, n° 93).

Des bibliothèques Ambroise Firmin-Didot (1884, n° 500) et Sacha Guitry (I, 1976, n° 1) ainsi décrit dans le catalogue Firmin Didot : « Ouvrage fort intéressant, même aujourd’hui, contenant une énorme quantité d’analyses et d’extraits des livres de science, de littérature et d’histoire, depuis le Moyen Âge, le tout à l’usage des dames.

Exemplaire revêtu d’une reliure très fraîche, aux armes de la comtesse d’Artois. »

Cet ouvrage fut alors adjugé 215 Fr. Or (n° 500). Dans cette même vente du 14 juin 1884, l’édition originale rarissime de « Christine de Pisan », « le Chemin de long estude de Dame Christine de Pise », Paris, 1549, reliure de Simier était adjugée 25 Fr. Or (n° 323). Elle se vend aujourd’hui 75 000 €.

Belle reliure dont les pièces de maroquin vert portent une tomaison en lettres d’alphabet élégamment imprimées.

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Auteur

PAULMY, Marquis de.

Éditeur

Paris, chez Moutard, 1779-1781.