Traité scientifique de Guyot destiné à démocratiser les connaissances scientifiques.
Précieux exemplaire conservé dans sa reliure en maroquin bleu de l’époque
aux armes du Comte de Calenberg.
La Haye, 1727.
Guyot, Edme, sieur de Tymogue. Nouvêu Sisteme du microcosme, ou traité de la nature de l’homme : Dans lequel on explique la cause du mouvement des fluides ; le principe de la vie, du sang & des humeurs ; la génération, & les autres opérations des parties du corps humain.
La Haye, M. G. de Merville, 1727.
In-8 de (1) f. bl., xxviii pp. (titre, épître, préface, table), 323 pp., 1 grande planche dépliante. Plein maroquin bleu nuit, armoiries frappées or au centre des plats, dos à nerfs richement orné, pièce de titre de maroquin vieux rose, coupes décorées, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure armoriée de l’époque.
194 x 122 mm.
Edition originale de ce traité dans lequel l’auteur traite du mouvement des fluides, du principe de vie, du sang et des humeurs du corps humain, comportant une planche dépliante qui représente l’anatomie féminine et masculine.
Edme Guyot est connu pour avoir été le premier à sonder la trompe d’Eustache par la bouche.
L’auteur avait demandé à son fils, libraire à la Haye sous le nom de Guyot de Merville, de publier cet ouvrage comme étant l’œuvre d’un de ses amis, De Tymogue. Ce pseudonyme était formé de l’anagramme du nom de l’auteur (Edme Guyot).
L’édition comporte une grande planche dépliante gravée sur cuivre hors texte.
« De toutes les connaissances dont l’homme est capable, il ne me paraît pas, après celle qui regarde le salut de son âme, qu’il y en ait une plus importante, plus digne de ses recherches, et qui le touche de plus près que celle de son corps, et de sa nature matérielle ».
Le siècle des Lumières est marqué par une véritable fièvre de savoir et, par la lutte pour libérer l’esprit humain de l’obscurantisme. Les penseurs veulent rendre idées et découvertes accessibles à tous.
Par cet ouvrage de vulgarisation scientifique l’auteur tente de « démocratiser » la science.
Guyot affirme se reposer davantage sur la nature que sur d’autres textes. Par cela il s’affirme comme philosophe des lumières en privilégiant les expériences tirées de la vie quotidienne sur la foi en un savoir transmis par les anciens.
« C’est donc à M. Guyot, Conseiller du Roi, Président du Grenier à Sel de Versailles, que nous devons le ‘Nouvêu système du Microcosme’, c’est-à-dire du corps humain… Il promet de la nouvêuté, l’on en trouvera certainement dans le corps de l’Ouvrage, & peut-être même sera-t-on surpris d’y en trouver tant… Cet ouvrage est enrichi d’une planche composée de deux figures, l’une de l’homme & l’autre de la femme. Il est terminé par un chapitre qui a pour titre Des productions vermineuses du corps humain. L’auteur y explique la génération des vers dans le corps vivant & dans le cadavre. Image humiliante, que M. Guyot expose à nos yeux, pour nous faire sentir que nous sommes tous remplis de corruption, & pour nous inspirer par ce moyen l’horreur du peché, source de la pourriture, à laquelle nous sommes sujets ». (Journal des Scavans, 1717, pp.290 à 294)
Précieux et très élégant exemplaire conservé dans sa reliure en maroquin de l’époque aux armes du Comte Calenberg et de son épouse, morte en 1747.
Le comte Henri de Calenberg, chambellan de l’Empereur, général, mestre de camp seigneur de la Chambre de l’électeur de Saxe et prévôt du chapitre de Misnie, en Saxe ; né le 10 février 1685, mort le 27 avril 1772. Il avait épousé Marie-Thérèse-Bernardine, marquise de Paskal, née le 29 avril 1686, morte le 23 avril 1747.
Il possédait une splendide bibliothèque dont « la plupart des volumes étaient reliés en maroquin rouge, jaune, violet, bleu, vert, citron et autres précieuses ligatures… » comme il est dit sur le titre du catalogue cité plus loin : Catalogue d’une très riche collection des livres, tablêux, et estampes très bien conditionnés, et la plupart des livres reliés en maroquin.., de feu S.E. le comte de Calenberg, général d’infanterie, chambellan de LL. MM. I. R. et A…, sous la direction de J. Ermens. – Bruxelles, J. Ermens (1773), in-12, 2048 numéros.
Le volume porte le n°1699 en queue du dos.