À Paris, chez L. Duprat, Letellier et Cie, 1802.
4 tomes en 2 volumes in-8 de : I-II : (8) pp. , xx, 304, (4) (dont les 2 dernières blanches) ; (4) pp. (dont la dernière blanche), 273, (3) (dont la dernière blanche), en tout 1 portrait, 1 frontispice, 1 frontispice en couleurs, 3 dessins, 15 planches en noir et blanc et 7 planches en couleurs / III-IV : (4) pp. (dont la dernière blanche), 243, (3) (dont la dernière blanche) ; (4) (dont la dernière blanche), 293, (3) (dont la dernière blanche), en tout 4 dessins en noir et 1 dessin à l’encre rouge, 13 planches en noir, 2 planches en couleurs.
Maroquin rouge à grain long, double filet estampé à froid encadrant les plats avec anneaux d’angles, dos lisses filetés, filet ondé doré sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées, quelques rousseurs. Reliure de l’époque de Lefebvre.
202 x 123 mm.
Édition originale de la « traduction libre » du Décaméron par Honoré-Gabriel Riquetti de Mirabeau.
Exemplaire tiré sur papier vélin.
En regard de certaines des nouvelles de Boccace, Mirabeau a placé les contes en vers que Jean de La Fontaine a composés d’après celles-ci. L’éditeur a ajouté 4 contes tirés du persan et de l’arabe, dont un traduit par l’orientaliste Louis Langlès, et les autres extraits des Mille-et-une nuits.
L’exemplaire est orné de 8 planches gravées sur cuivre hors texte d’après les dessins de Clément-Pierre Marillier par divers artistes sous la direction de Nicolas Ponce.
Exemplaire unique exceptionnellement enrichi de 40 pièces érotiques :
– 8 dessins érotiques du 18ème siècle. Soit 7 à la mine de plomb et un à l’encre rouge à la plume.
– estampes galantes des contes du Boccace. Soit 10 planches gravées sur cuivre rehaussées de couleurs, dont le titre, toutes réemmargées de papier vergé et collées en marges intérieures du volume.
– estampes galantes des contes du Boccace. Suite de 21 planches gravées sur cuivre, soit
un titre et 20 compositions d’après Hubert Bourguignon d’Anville dit Gravelot, distribuée à la demande pour compléter des exemplaires de l’édition illustrée de Londres du Décaméron (1757-1761).
– portrait de Boccace d’après Gravelot, gravé par Jean-Baptiste-Michel Dupréel pour l’édition de 1801 du Décaméron.
Mirabeau, surnommé « l’Orateur du peuple » et « la Torche de Provence », reste le premier symbole de l’éloquence parlementaire en France. Bien que membre de la noblesse, il se distingue en tant que député du Tiers état aux États généraux après avoir été rejeté par l’ordre de la noblesse.
En 1776, Mirabeau publie son Essai sur le despotisme, qui dénonce l’arbitraire du pouvoir royal : « le despotisme n’est pas une forme de gouvernement […] s’il en était ainsi, ce serait un brigandage criminel et contre lequel tous les hommes doivent se liguer. »
Mirabeau est emprisonné au donjon de Vincennes de 1777 à 1780. Il y rencontre Sade, qui y est enfermé à la même époque. Il y écrit beaucoup : des lettres, notamment à Sophie de Monnier, publiées en 1792 sous le titre de Lettres à Sophie, chef-d’œuvre de la littérature passionnée, ainsi qu’un virulent libelle contre l’arbitraire de la justice de son temps, Des Lettres de cachet et des prisons d’État, mais aussi une œuvre érotique particulièrement crue.
Proche du philosophe juif alsacien Cerf Beer, Mirabeau fait paraître en 1787 Sur Moses Mendelssohn, sur la réforme politique des Juifs, inspiré du travail de l’auteur allemand J. Ch. Dohm qui publie Über die bürgerliche Verbesserung der Juden (De la réforme politique des juifs) en 1781 (puis traduit en 1782).
Il fait partie en 1788, entre autres avec Brissot, Clavière et Condorcet, des fondateurs de la Société des amis des Noirs, créée pour l’abolition immédiate de la traite des Noirs et progressive de l’esclavage dans les colonies.
Précieux exemplaire conservé dans sa reliure de l’époque en maroquin signée de Lefebvre.