MOILIN, Tony. Paris en l’an 2000.

Prix : 3.500,00 

Edition originale de cette importante et rarissime utopie dans laquelle l’auteur décrit la capitale française de la fin du XXe siècle.
Précieux exemplaire de cette utopie rarissime conservée dans sa reliure de l’époque.

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UGS : LCS-18597 Catégories : ,

Paris, chez l’auteur & librairie de la Renaissance, 1869.

In-12 de (2) ff., 188 pp. Demi-percaline bordeaux, dos lisse. Reliure de l’époque.

176 x 108 mm.

 

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Edition originale de cette importante et rarissime utopie dans laquelle l’auteur décrit la capitale de la fin du XXe siècle. Les rues-galeries qu’il décrit sont largement inspirées par l’œuvre de Charles Fourier.

Le Paris utopique de cet ouvrage y est détaillé en six chapitres : transformation de Paris, organisation du travail, société, instruction, gouvernement & religion et mœurs.

Tony Moilin fut défenseur de la Commune de Paris. En 1869, il écrit une vision de l’avenir marquée par les influences saint-simoniennes et fouriéristes dont il est porteur.

L’auteur s’affirme convaincu que « l’humanité touche à un instant suprême, instant unique de l’histoire, où vont se réaliser toutes les espérances des siècles passés [.] C est en France, c’est à Paris que doit commencer cette rénovation sociale et de là elle se propagera aux nations voisines et finira par envahir tout l’univers. »

Jules Antoine Moilin dit Tony Moilin est un médecin philanthrope et utopiste, mort fusillé pendant la Commune de Paris. Il est l’élève puis assistant de Claude Bernard. En 1865, il s’illustre par son dévouement au cours d’une épidémie de choléra et aussi par ses soins donnés aux pauvres dans les dispensaires de Paris.

En août 1870, il comparait avec une cinquantaine d’autres accusés devant une haute cour de justice qui le condamne à cinq ans de prison pour participation à un prétendu complot contre la vie de Napoléon III. Il est libéré un mois plus tard avec la chute de l’empire.

Tony Moilin habitait en 1870, 36, rue de Seine-Saint-Germain, à Paris, et s’était fait connaître à la fin de l’Empire. Professionnellement d’abord : il donnait des soins dans deux dispensaires, rue de Rivoli et rue de Seine ; élève de Claude Bernard, médaillé pour son dévouement lors de l’épidémie de choléra, il avait découvert un remède contre les maux d’yeux et passait pour un médecin distingué, jouissant d’une assez grande aisance. Ses opinions socialistes n’étaient pas nées de la misère ou du spectacle de la misère ; elles commencèrent à se manifester, à prendre corps peut-être, vers 1868 ; il donna alors tout un programme de discussions pour les Sociétés populaires : projet de Banque du peuple d’inspiration proudhonienne, à la salle Molière ; d’instruction publique, à Ménilmontant – projet dont l’enseignement moderne s’écarte fort peu ; discussion sur l’octroi, salle de la Reine-Blanche. Cet homme de taille élancée, aux longs cheveux bruns, au teint pâle, à la barbe blonde peu épaisse, se prodiguait sans compter malgré son air souffrant. Il jugeait le moment favorable pour bousculer la société « détestable, foncièrement détestable » (La Liquidation sociale, op. cit.) puisque fondée sur l’inégalité. La génération de 1869, « froide, résolue, calculatrice, et pourtant susceptible d’enthousiasme » doit relayer celle de 1848 et mettre fin à l’expérience manquée des dix-huit siècles de christianisme. Le système qu’il préconisait n’était pas utopique bien qu’il se bornât à énoncer des principes généraux : le capital peut subsister, les prix doivent être calculés de façon à échelonner les revenus annuels de 2 400 à 12 000 f ; l’impôt joue là un rôle régulateur. Il avait une conscience aiguë que « l’humanité touche à un instant suprême, instant unique de l’histoire, où vont se réaliser toutes les espérances des siècles passés […] C’est en France, c’est à Paris que doit commencer cette rénovation sociale et de là elle se propagera aux nations voisines et finira par envahir tout l’univers » (Ibid.).

Aux élections législatives complémentaires de novembre 1869 à Paris, il fut présenté comme candidat socialiste ; au procès de Blois, on l’accusa d’avoir communiqué des formules chimiques aux révolutionnaires et il fut condamné à cinq mois de prison. Durant le Siège, il fut membre pour le VIe arr. du Comité central des vingt arrondissements, et, à ce titre, fut un des signataires de l’Affiche rouge du 6 janvier 1871, proclamation au peuple de Paris pour dénoncer « la trahison » du gouvernement du 4 septembre et pour mettre en avant trois mots d’ordre : Réquisition générale, rationnement gratuit, attaque en masse. Elle se terminait par ces mots : « Place au peuple ! Place à la Commune ! » Voir Ansel.

Au 18 mars 1871, Tony Moilin participa à l’occupation de la mairie du VIe arr. et y resta quelques jours ; il était (arrêté du 21 avril) chirurgien-major du bataillon de son quartier, le 193e (on lui offrit aussi le poste d’Inspecteur général des hôpitaux militaires). Le 12 mai, il fut appelé à la commission communale du XIIe arr. et remplacé par Henriet comme aide-major du 193e bataillon. Il trouva un refuge du 21 au 27 mai, mais à cette date l’ami qui l’hébergeait, inquiet, le pria de partir ; il fut dénoncé par un collègue et arrêté par le capitaine Garcin, le soir à 9 heures, qui le traduisit devant la cour martiale du Luxembourg.

On lui reprocha moins ses actes – le seul grief était son appartenance très brève à la municipalité de Saint-Sulpice – que son influence politique. Il fut condamné à la peine de mort, et la seule atténuation fut un délai de quelques heures, accordé à la demande pressante de Hérisson redevenu maire du VIe : Tony Moilin put ainsi épouser sa compagne qui était enceinte.

Il fut exécuté le 28 au matin, adossé au piédestal du lion qui garde à gauche l’entrée de l’avenue de l’Observatoire. On avait promis à sa veuve de lui rendre le corps, mais, pour éviter de lui conférer le prestige du martyre, il fut jeté à la fosse commune et le monument érigé à sa mémoire au cimetière Montparnasse reste vide.

Précieux exemplaire de cette utopie rarissime conservée dans sa reliure de l’époque.

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Informations complémentaires

Auteur

MOILIN, Tony.

Éditeur

Paris, chez l’auteur & librairie de la Renaissance, 1869.