Basle, Frères Cramer, 1758.
2 tomes en 2 volumes in-4 de : I/ (1) f.bl., viii pp., 594 pp., 3 tableaux dépliants ; II/ (1) f.bl., viii pp., 662 pp., (1) f.bl., 13 tableaux dépliants.
Conservé dans ses brochures d’attente, non rogné. Etuis.
275 x 210 mm.
Edition originale du grand ouvrage de Forbonnais sur les finances de la France.
Barbier, Anonymes, 19 ;
« Ici finit le grand ouvrage de Forbonnais, ‘Recherches et Considérations sur les finances de France’. Ce n’est pas sans regret que nous nous séparons de ce guide si instruit, si sensé, si purement et si simplement patriote, et sans lequel l’histoire financière du dix-septième siècle nous eût été presque impossible. » (H. Martin, Histoire de France, 1859).
« François-Louis Veron de Forbonnais, inspecteur général des monnaies et conseiller au parlement de Metz, né au Mans en 1722, mort à Paris le 20 septembre 1800.
Forbonnais fut initié dès son adolescence aux affaires commerciales. Son père, fabricant d’étamines au Mans, et dont les relations avec le midi de l’Europe étaient assez étendues, envoya son fils, à peine âgé de dix-neuf ans, voyager pour sa maison en Italie et en Espagne. A son retour, en 1743, Forbonnais alla habiter Nantes, chez un de ses oncles, riche armateur de cette ville. Là il put voir de près les grandes affaires d’exportation prendre des notes sur les habitudes, les besoins du commerce, et se préparer par une pratique utile aux travaux économiques et à l’administration des finances.
C’est en effet dans cette direction que Forbonnais porta l’activité de son esprit. En 1752, il présenta au gouvernement des mémoires sur les finances, des plans, des projets : admis à les discuter devant le ministre, il soutint ses opinions avec la raideur d’un homme plus habitué à l’étude qu’aux usages des cours. Bien que le ministre auquel il avait tenu tête fût probe, éclairé, animé des meilleures intentions, Forbonnais fut éconduit. Il n’abandonna toutefois ni ses études ni ses relations à la cour. Les ministres qui, à cette époque, ne croyaient pas tout savoir, lui demandèrent plusieurs mémoires. Il devint inspecteur général des monnaies en 1750, et en 1758 il publia l’ouvrage qui devait être son premier titre au souvenir de la postérité, ses ‘Recherches et considérations sur les finances de la France’…
Son grand travail sur les finances de la France, depuis 1595 jusqu’à 1721, résultat de longues et consciencieuses recherches, survit à presque tous les autres. On y remarque une intelligence assez forte pour dominer une telle matière, sans aller se perdre dans les détails. Un style qui est clair, simple, précis et grave jette de l’intérêt et de la lumière sur des faits arides et obscurs par eux-mêmes.
On peut consulter les ‘Recherches et considérations sur les finances’ avec toute confiance pour le temps compris dans le plan de l’auteur ; il faut se défier davantage des digressions relatives à l’origine et à l’ancienne histoire de certains impôts. Quelques écrivains modernes, qui doivent à Forbonnais une bonne partie de leur réputation, n’ont pas toujours rectifié les erreurs que cet auteur avait commises.
Comme publiciste, Forbonnais se place, par la nature de ses idées comme par le temps où il vécut, entre Law et l’école de Quesnay. Il prit part à la réaction contre les modes, les idées, les exemples de l’Angleterre et de la Hollande, et alla chercher dans la tradition française les pensées d’amélioration et de réforme. ‘Cet ouvrage, dit-il dans son introduction, conservera à notre nation l’honneur d’avoir eu la première de bonnes lois en toutes choses, et peut-être la honte de les avoir mal exécutées.’ Les idées économiques les plus justes et les plus vraies abondent dans ses écrits ; mais elles n’y ont point encore la forme exacte, scientifique ». (C. Coquelin, Dictionnaire de l’économie politique, 1864).
L’ouvrage est orné de 16 tableaux dépliants du plus haut intérêt montrant par exemple l’état des dépenses de l’année 1670, les dépenses effectives faites en 1682, etc.
Précieux exemplaire conservé tel que paru, à toutes marges, dans ses brochures d’attente.