Satires du Sieur D. Seconde édition.

Prix : 4.500,00 

Très rare « édition originale de la satire VIII petit format » (Tchemerzine, I, 736).
Précieux exemplaire conservé dans son vélin de l’époque provenant de l’illustre bibliothèque Guy Pellion.

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UGS : LCS-18407 Catégorie :

Paris, Claude Barbin 1667.

-[Suivi de] : Satires du Sieur D. Quatriesme édition.

Paris, Billaine, Thierry, Léonard, Barbin, 1668.

Ensemble deux ouvrages reliés en 1 volume in-12 de : I/ (6) ff. titre compris, 71 pp. ; II/ (1) f. de titre, 14 pp., (1) f. d’extrait du privilège, (2) ff. bl. Qq. ff. brunis. Plein vélin de l’époque, dos lisse avec le titre manuscrit en tête. Reliure de l’époque.

140 x 84 mm.

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Très rare « édition originale de la Satire VIII petit format » de Boileau, parue simultanément avec l’in-4.

Tchemerzine, i, 736.

En-tête du volume fut reliée à l’époque la seconde édition des Satires I à VII, « plus rare que l’originale, avec les mêmes pièces et les mêmes caractères, « le Discours au Roy » est placé au commencement tel qu’il le sera dans les éditions ultérieures. L’avis au lecteur est considérablement augmenté. » Tchemerzine, I, 734.

D’après Le Petit, l’édition originale de la Satire VIII se trouve souvent reliée à la suite de la 2e édition des satires.

« Par les dates, 1636-1711, Boileau-Despréaux est bien l’homme du Grand siècle. Mais, dès 1660, il se découvre satirique. Peindre les embarras de Paris, railler des provinciaux ridicules, donner des coups de griffes à Chapelain, à Quinault, ne lui suffisent bientôt plus; et le voilà qui s’attaque aux financiers prévaricateurs, à l’indécence de certaines « preuves » judiciaires, aux mœurs fâcheuses importées d’Italie… Ce fut un beau tapage : injures, menaces, dénonciations calomnieuses tombaient sur ce « jeune fou » dont quelques-uns faisaient un criminel d’État. Comme il est naturel, les mauvais poètes furent les plus ardents aux représailles, ayant été plus vivement étrillés que personne.

Ces colères divertirent l’agresseur, ces menaces lui firent lever les épaules, ces injures le firent se redresser. Fier de son désintéressement et de son indépendance, sûr de son droit, il se plaça, lui et son œuvre, sous l’égide d’un roi qui acceptait qu’un hommage ne fût pas une flagornerie, qui se félicitait qu’une louange n’aboutît pas nécessairement à une sollicitation. (Discours au Roi, 1665.) Deux ans plus tard, dans cette Satire qui est un chef-d’œuvre d’esprit allègre, ingénieux, vigoureux aussi et digne, il établissait solidement la légitimité de la Satire littéraire et le caractère d’utilité publique de son entreprise. En dénonçant de faux mérites, en démolissant des réputations usurpées, il sauvait le goût français et dégageait la place où les vrais poètes édifieraient leurs chefs-d’œuvre. »

« Les satires, parce qu’elles reposent sur l’observation de la vie et des mœurs de la bourgeoisie du temps, ne manquent pas de vie, ni de justesse. Sans doute, Boileau peut être un réaliste fort spirituel dans « Le Repas ridicule » (Satire III) et dans « Les embarras de Paris (Satire VI). Mais c’est dans les satires (II, VII) qu’il nous apparaît dans son véritable rôle ; c’est par elles que nous pouvons saisir comment il a pu assainir le monde littéraire de son temps. Les traits contre les mauvais poètes ne manquent pas et Boileau revient avec acharnement sur les noms détestés de Chapelain, de Coras, de Pradon, de Scudéry, de Cotin, il les attaque de front : il les couvre de ridicule, le plus souvent en leur faisant des louanges si énormes qu’elles provoquent irrésistiblement le rire.

Il ne faut pas oublier qu’à l’époque les mêmes gens qui applaudissaient à Corneille ou aux Provinciales étaient loin de demeurer insensibles aux fades madrigaux des précieux, aux interminables romans de Mlle de Scudéry, aux poèmes épiques des Chapelain et consorts. Ces plats auteurs non seulement avaient leur public, mais ils étaient appuyés par les libraires, les grands seigneurs, l’Académie et il y avait quelque courage à s’attaquer à eux. »

« Fort heureusement pour Boileau et les écrivains dont il se faisait le thuriféraire, ils trouvèrent un protecteur, et quel protecteur, dans la personne de Louis XIV. C’est le roi qui fit de Boileau et de Racine ses historiographes. »

Précieux exemplaire de premier tirage, avant les cartons des vers 5 et 6 page 61, conservé dans sa première reliure en vélin de l’époque ; provenant de l’illustre bibliothèque littéraire Guy Pellion avec ex-libris gravé.

La garde du volume porte cette note calligraphiée au XIXe siècle à l’encre brune : « Seconde édition originale des sept premières satyres, bien plus rare que la première. La seconde partie de cet exemplaire renferme l’édition originale de la satyre viii ».

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