Sermones prestantissimi Sacrarum literarum doctoris Joanis Geilerii Keiserspergii, concionatoris argentinensis, fructuosissimi de tempore et de sanctis accomodandi. De arbore humana. De xii excellentiis arboris Crucifixi. De xii fructibus Spiritus sancti. De xiii conditionibus mortis sub typo majoris villani arborum Cesaris Gorsmeier Holtzmeier. De morte virtuali sive gratie. De dispositione ad felicem mortem. De xxiii obsequiis mortuis impendendisque sermonibus de morte virtuali annectuntur. – « A la fin » : Expliciunt sermones… Joannis Geileri Keyserspergii de morte preciosa ac aliis sub diverso typo, quos Joannes Grüniger [« sic »]… Argentine impressit, anno millesimo quingentesimo decimoquinto, in vigilia nativitatis Marie (1515).

Prix : 25.000,00 

Exemplaire conservé dans sa première reliure en peau de truie estampée sur ais de bois.
Seconde édition des sermons strasbourgeois de Geyler von Kaiserberg, ornée de la très rare danse des morts ainsi que du très beau frontispice « criblé ».

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Strasbourg, Johannes Grüninger, 1515.

In-folio de (6) ff., 214 ff. (le dernier est marqué CXVI par erreur). Peau de truie sur ais de bois, plats biseautés estampés à froid avec décors d’entrelacs et de fleurs, dos à nerfs, fermoirs métalliques, traces d’écoinçons et de cabochons, trace d’attache d’une chaîne. Reliure de l’époque.

280 x 190 mm.

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Seconde édition de cette série de trois sermons prêchés à la cathédrale de Strasbourg entre 1495 et 1497 illustrée d’un ensemble de « danses macabres » et d’un encadrement de titre « criblé » par Hans Wechtlin.

Ritter, 971 ; Kristeller 155; Muller II:35, 126; Muther 1435; Schmidt 146. See Minns, Dance of Death Collection, 194.

La danse des morts de Geyler von Kaysersberg est très rare.

« Ces sermons furent traduits en latin par Jacques Biethen, de Riquewihr, et dédiés par lui à Conrad Wickram, vicaire général du diocèse de Strasbourg, et à Clément Daniel, curé de Ribeauvillé, ex aedibus domini mei Petri Wickram, summae aedis concinatoris. Biethen dit que Geiler lui-même avait désiré la publication de ces sermons, prêchés en 1495, en partie dans la cathédrale, en partie à Sainte-Madeline et à Saint-Nicolas-aux-Ondes. »

Second edition of Geiler’s sermons, illustrated with the same unusual set of woodcuts representing danse macabre subjects that appeared in the first edition of 1514. Geiler, sometimes called the German Savonarola, was a “preacher at the Strassburg cathedral, who attracted huge audiences while advocating reform. Inspired by the ideals of humanism, Geiler composed and delivered sermons that were at once learned and passionate, and above all, accessible to a broad audience.” Carlos M.N. Eire, Reformations: The Early Modern World, 1450-1650 (2016). The title page is printed in the dotted manner or manière criblée or Schrotblatt, a technique found in Germany and France in the late 15th and early 16th centuries, in which the design is created from punches or stamps on a metal plate. Seven woodcuts and numerous woodcut initials also decorate the book”.

Geyler, nommé aussi Kaisersberg de l’endroit où il fut élevé, fameux prédicateur, naquit à Schafhouse le 16 mars 1445. Il perdit en bas âge son père, notaire à Ammerweiler, et se rendit à Kaisersberg (en Allemagne), auprès de son grand-père. Il fut élevé chez son grand-père, en Alsace, étudia les belles-lettres à Fribourg en Brisgau et la théologie à Bâle, où il devint docteur en 1475. Il se distingua bientôt dans l’éloquence sacrée à Fribourg et à Wurtzbourg, et remplit pendant 30 ans, à partir de 1478, les fonctions de prédicateur à la cathédrale de Strasbourg.

« Les dominicains avaient occupé jusqu’alors la chaire de la cathédrale de cette ville ; mais des disputes scandaleuses qu’il avaient eues en 1454 avec Jean Cruizer, curé de St-Laurent, et avec les autres curés de la ville, et des propositions indécentes qu’ils avaient débités dans la chaire de vérité, firent perdre peu après à ces religieux la prérogative de prédicateurs-nés de la cathédrale. Geyler s’y livra au saint ministère avec le plus grand zèle pendant trente années consécutives.

Ses sermons forment un mélange du sacré et du profane, de latin et d’allemand.

Geyler s’y élève sans cesse avec force contre les désordres des moines de son temps. Le choix de ses images et de ses expressions, qui blesseraient aujourd’hui nos oreilles délicates et n’exciteraient que le rire, touchait alors nos ancêtres jusqu’aux larmes, et convertissait quelquefois les pêcheurs les plus endurcis. On doit à l’éloquence de Geyler l’abolition de plusieurs abus contre la décence et la majesté du culte divin, tels que les cérémonies qui se faisaient dans la cathédrale le jour des Innocents et pendant la semaine de la Pentecôte, ainsi que les assemblées nocturnes de la Dédicace. C’est aussi à ses exhortations que la ville de Strasbourg doit la première idée d’une école publique.

Les sermons de Geyler attiraient un si nombreux auditoire que la place de la chapelle de St-Laurent, où était la chaire de la basilique, devint bientôt trop étroite pour pouvoir contenir la foule. On construisit alors en 1486 cette chaire magnifique qui existe encore aujourd’hui, sur les dessins de Jean Hammerer, architecte de fabrique, et d’après les idées de Geyler lui-même. Cet orateur sacré était fort considéré par Maximilien Ier, à cause de sa probité et de son érudition ; cet empereur l’appela souvent à sa cour, le consulta sur les matières les plus importantes, et le protégea contre les ennemis que suscitait à l’orateur la hardiesse avec laquelle il prêchait…

Aucun de ses contemporains ne possédait peut-être une bibliothèque aussi considérable et aussi bien choisie que la sienne. Il avait l’habitude d’écrire tous ses sermons tantôt en latin, tantôt en allemand ; ces manuscrits passaient ensuite entre les mains de ses amis et de ses admirateurs, qui les ont publiés en partie de son vivant, en partie après sa mort ; car il n’avait pas la patience de soigner lui-même l’impression de ses ouvrages…

Tous les ouvrages de Geyler sont curieux par les détails qu’ils renferment sur les usages et les mœurs du temps de l’empereur Maximilien Ier. » (Michaud, Biographie universelle).

L’ouvrage comporte un frontispice gravé sur bois « criblé » comprenant les initiales E.F. G.W. V.A. attribué à Hans Wechtlin ainsi que 7 gravures sur bois mettant en scène des danses macabres, dont une à pleine page. Elles sont attribuées selon les spécialistes à Hans Baldung Grien.

“Kristeller describes the full-page « Figura Mortis » cut (showing death slaying a whole family) as « a Dance of Death scene of the most moving character. »”

Précieux exemplaire conservé dans sa reliure de l’époque en peau de truie estampée à froid sur ais de bois.

Mention manuscrite sur le titre : Monastère St Anne Bamberg.

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Auteur
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Strasbourg, Johannes Grüninger, 1515.