Milan, Tipographia Mussi, 1809.
In-4, 1 portrait du Docteur Jenner, 223 pp., (3), 4 planches dépliantes hors texte.
Maroquin rouge à grain long, large encadrement de filets dorés sur les plats, armes frappées en or aux centres, dos orné, petite dentelle intérieure dorée, tranches dorées. Reliure armoriée de l’époque.
303 x 225 mm.
Édition originale du Traité sur la vaccination de Luigi Sacco (1769-1836).
En 1809, il publie son ouvrage le plus important, le « Traité de vaccination, avec observations sur la variole javardo et pecorino », dans lequel il résume ce qu’il avait raconté dans ses écrits précédents, en dédiant l’ouvrage au prince Eugène de Beauharnais, vice-roi du royaume de l’Italie. L’illustre professeur Giuseppe Frank a appelé cette œuvre « Opus aureum ». L’ouvrage a été traduit en Allemagne par Guglielmo Sprengel, en France par Joseph Daquin et également en Angleterre. La renommée du Docteur Sacco est devenue mondiale. Très reconnaissant envers le grand Jenner, il déclara dans son traité que la découverte de Jenner était l’un des dons les plus précieux de la Providence et qu’elle méritait la gratitude des générations présentes et futures.
Lorsqu’en 1798 Edward Jenner publia l’écrit « Une enquête sur les causes et les effets des vaccins varioliques », dans lequel il décrivait sa propre méthode de vaccination, Luigi Sacco commença à s’intéresser aux causes de la contamination par la variole en Italie. En septembre 1800, il se rendit à Varèse, examinant un certain nombre de vaches suisses atteintes de la variole, qui présentaient des pustules et des croûtes sur les mamelles. Il décide de prélever du matériel à l’intérieur des pustules matures pour réaliser ses expériences.
Le docteur Sacco, dans son livre « Observations pratiques sur l’utilisation de la variole comme conservateur de la variole humaine », écrit ce qui suit : « Même s’il me semblait qu’il n’y avait aucun doute sur le fait qu’il s’agissait là de la véritable variole, même si c’était la première fois que je la voyais, le soupçon s’est élevé en moi que les pustules pourraient être de celles qui accompagnent la fausse variole décrite par Jenner. »
La première expérience a été réalisée sur cinq enfants âgés de 2 à 7 ans. Comme ils avaient peur de la vaccination, le Dr Sacco s’est auto-vacciné pour les convaincre. La facilité avec laquelle il était vacciné, l’absence de douleur et la promesse de récompenses incitèrent les enfants à se laisser vacciner.
Quatre d’entre eux ont contracté le vaccin contre la variole et un n’a subi aucune altération, même après une seconde vaccination. Le docteur Sacco, après l’inoculation, contracta également la vaccine, avec apparition de diverses pustules qui, au bout de quelques jours, se desséchèrent. De septembre 1800 à avril 1801, il réalisa plus de 300 greffes de virus vaccinaux à Varèse, Giussano, Montonate et en grande partie à Milan. Ce furent donc les premiers triomphes de la vaccination en Lombardie et le gouvernement de la République cisalpine nomma le docteur Sacco directeur de la vaccination, mettant à sa disposition les orphelinats pour mettre en place des expériences publiques.
« Mr Louis Sacco, qui a tant fait pour la propagation de la vaccine, et qui a été le directeur général de cette inoculation en Lombardie, semble être oublié par le Gouvernement. Ses compatriotes même ne lui ont pas tenu assez de compte de son zèle. Il é étendu plus loin que moi ses expériences sur les animaux, ainsi qu’on le voit dans son bel ouvrage in-4 avec quatre planches, non compris le portrait du Dr Jenne, parfaitement ressemblant, au frontispice : Trattato di vaccinazione con osservazioni, etc., Milan, 1809. » (L. Valentin, Voyage médical en Italie).
Les découvertes sur le vaccin contre la variole et la renommée internationale
Dès les premières vaccinations, il a utilisé une aiguille semblable à celle utilisée pour abaisser la cataracte. II a également découvert l’un des avantages les plus importants du vaccin contre la variole : parmi les humains, cette maladie n’est pas contagieuse, se transmettant uniquement par inoculation.
Ainsi, selon le Dr Sacco, ceux qui ont été vaccinés peuvent se mêler à ceux qui ne le sont pas et à tous ceux qui n’ont pas contracté la variole, sans craindre de leur causer aucun dommage, alors qu’avec l’inoculation de la variole, leur vie a souvent été mise en péril, danger, non seulement la personne vaccinée, mais aussi les personnes qui l’entourent. Il croyait que la différence dans les noms donnés par les habitants à la vaccine était la cause du retard de cette découverte. Cette maladie s’appelait croffera, scabiola, broccardo, varola, etc….
Après 1801, il effectua des vaccinations à Parme, Reggio d’Emilie, Modène et, après s’être rendu à Bologne, continua d’expérimenter la greffe de vaccin antivariolique pour contrer la prolifération d’une épidémie mortelle de variole. Ce fut un succès et les Bolognais reconnaissants récompensèrent le docteur Sacco avec une médaille d’or, ce que les Bresciens firent également en mai 1802.
Dédié au prince Eugène Napoléon, vice-roi d’Italie, l’ouvrage est orné d’1portrait de Jenner en frontispice, d’1 vignette représentant l’auteur et de 4 grandes planches, hors-texte, repliées, en coloris d’époque.
Précieux exemplaire de Présent sur grand papier aux rarissimes armes de Napoléon 1er en tant que Roi d’Italie (Olivier, 2675 n° 2).
Napoléon, avait en effet pris à Milan, le 18 Mars 1805, la couronne de fer des anciens Lombards, en qualité de roi d’Italie.
De la bibliothèque Huzard, avec son cachet et cette note autographe : « cet exemplaire de Sacco m’a été donné par le prince Eugène Napoléon, lors de mon voyage à Milan, en 1811 pour y inspecter l’école vétérinaire ».
Est jointe une lettre autographe, signée de Huzard, 18 Décembre 1781 ; une page in-4 à Virq d’Azir en lui envoyant son premier mémoire sur la maladie régnant à Paris.
Napoléon Bonaparte, deuxième fils de Charles-Marie et de Marie-Laetitia Ramolino, naquit à Ajaccio le 15 août 1769 ; promu sous-lieutenant en 1785, il monta rapidement en grade et était déjà général de division en 1795 ; le 9 mars 1796, il épousait Marie-Joséphine-Rose Tascher de la Pagerie, veuve du vicomte de Beauharnais, quelques jours après avoir été nommé commandant en chef de l’armée d’Italie ; ayant renversé le Directoire par le coup d’état du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), il se fit nommer premier consul pour dix ans (24 décembre 1799), puis consul à vie le 2 août 1802 ; il fut proclamé empereur des Français par le sénat en 1804, et fut sacré à Notre-Dame sous le nom de Napoléon 1er par le pape Pie VII, le 2 décembre de la même année ; en 1805, ayant érigé en royaume la république cisalpine, il se fit couronner roi d’Italie à Milan ; un an après en 1806, il prit le titre de protecteur de la Confédération du Rhin.