LE QUIEN DE LA NEUFVILLE, Jean Usage des Postes chez les Anciens et les modernes : Contenant tous les Edits, Declarations, Lettres Patentes, Arrêts, Ordonnances & Reglemens que nos Rois ont faits jusqu’à ce jour, pour perfectionner la Police des Postes.

Vendu

L’’Usage des Postes’ de Lequien de la Neuville, avec ses armes apposées sur les plats.
Curieux historique des postes remontant au règne d’Auguste, suivi d’un recueil des ordonnances en vigueur au moment de sa parution.

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UGS : LCS-18494 Catégorie :

Paris, Louis-Denis Delatour, 1730.

In-12 de viii pp., (2) ff., 467 pp. Plein maroquin rouge, triple filet doré autour des plats avec armes frappées or au centre, dos à nerfs richement orné, coupes décorées, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure de l’époque.

163 x 90 mm.

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Seconde édition, augmentée et corrigée par rapport à la première édition parue en 1708.

Curieux historique des postes remontant au règne d’Auguste, suivi d’un recueil des ordonnances en vigueur au moment de sa parution et orné d’un amusant bandeau figurant divers moyens de communication : tours génoises, pigeon voyageur et chien porteurs de missive.

Barbier IV-902; Biographie univ. XXIV-242/243.

« La première édition, qui porte le nom de l’auteur, est intitulée ‘Origine des postes chez les anciens et les modernes’, Paris, 1708, in-12.

Le commencement de l’Avertissement apprend aux lecteurs que l’imprimeur de la ferme générale des postes a été obligé de réimprimer cet ouvrage avec des augmentations, vu le peu d’exactitude que l’on  a remarqué dans la première édition ». (Dictionnaire des ouvrages anonymes, IV, 902)

Jacques Le Quien de La Neufville (1647-1728), historien français, dédia la première édition au marquis de Torcy, qui le fit nommer directeur des postes dans la Flandre française.

« Lequien de la Neuville (Jacques), historien, naquit à Paris en 1647, d’une ancienne famille du Boulonnais, et entra à l’âge de quinze ans comme cadet dans les Gardes françaises. La faiblesse de sa santé ne lui permettant pas de supporter les fatigues d’une seconde campagne, il quitta le service pour étudier le droit ; mais au moment qu’il venait d’acheter la charge d’avocat-général de la cour des monnaies, une banqueroute qu’essuya son père le força encore une fois de renoncer à ses projets. Il résolut alors de chercher dans la culture des lettres la consolation d’une vie obscure et privée. Ce fut d’après l’avis de Pelisson, qu’il entreprit l’histoire du Portugal, dont le succès lui ouvrit en 1706, les portes de l’académie des inscriptions. Quelque temps après il publia un Traité de l’origine des postes, qui lui valut la direction de celles d’une partie de la Flandre-française. Il alla en conséquence habiter le Quesnoy. En 1713, après la paix d’Utrecht, il accompagna l’abbé de Mornay, nommé à l’ambassade de Portugal ; et il fut accueilli à Lisbonne de la manière la plus flatteuse. Le roi de Portugal, voulant le fixer dans ses états, le nomma chevalier de l’ordre de Christ, et lui accorda une pension de quinze cents livres…

On a de lui :’L’Origine des postes, chez les anciens et les modernes’, Paris, 1708, in-12. Lequien en attribue à Auguste le rétablissement ou l’institution chez les Romains. Cet ouvrage curieux est terminé par le Recueil des ordonnances sur les postes, alors en vigueur, avec le précis des motifs qui les avaient dictés. Il a été réimprimé sous ce titre : ‘L’usage des postes chez les anciens et les modernes’, Paris, 1730, in-12. Cette édition est augmentée des ordonnances et règlements publiés depuis la première. » (Biographie universelle, 231)

Un certain nombre des ordonnances occupant la fin de l’ouvrage sont l’œuvre du Cardinal de Fleury.

Prononcées au sujet des postes, elles visent à en accroître l’efficacité ainsi que la sécurité. Le Cardinal a ainsi rédigé une ‘Ordonnance portant règlement pour la dilignece et la sûreté des malles ordinaires de la route de Lyon à Grenoble’, une ‘Ordonnance concernant les postes frontières’, une ‘Ordonnance portant défense à tous courriers et va-de-pieds de toutes les routes du Royaume, de se charger d’aucunes lettres que l’on pourrait leur donner en route… ».

Précieux exemplaire relié à l’époque aux armes de ce même Cardinal Fleury (1653-1743), alors surintendant général des postes depuis 1726, grand de marges et de toute fraicheur.

André Hercule de Fleury naquit à Lodève le 22 juin 1653 d’une famille du Languedoc qui n’appartenait pas à la grande aristocratie : son père y était receveur des décimes du diocèse. Troisième d’une famille de douze enfants, André-Hercule fut destiné à la carrière ecclésiastique, on l’envoya à Paris en 1659 où il fit sa théologie à la Sorbonne.

Grâce à la protection du cardinal de Bonzi, ancien évêque de Béziers, il fut nommé chapelain de la reine Marie-Thérèse et participe comme député du second ordre à l’Assemblée du clergé de 1682. Il devient aumônier du roi en 1683, et abbé de l’abbaye cistercienne de la Rivour, au diocèse de Troyes, en 1686.

Lié d’amitié avec Fénelon et Bossuet, l’abbé de Fleury entretient des protections efficaces auprès de M. de Basville, intendant du Languedoc, de M. de Torcy, secrétaire d’Etat, des jésuites même, mais devra attendre encore quelques années une nomination épiscopale, encore s’agira-t-il, vu de Paris, du lointain et modeste siège de Fréjus. Élu donc au siège de saint Léonce le 1er novembre 1698, il en reçoit les bulles le 18 mai 1699 et n’est sacré que le 22 novembre 1699. Il honora ses fonctions pastorales avec zèle et la facilité que lui donnaient ses qualités brillantes.

Il fut un des évêques français qui accepta immédiatement et sans réserves la bulle Unigenitus de Clément XI et la publia : tant à Fréjus qu’au cours de son service auprès du roi, il se montra un infatigable opposant au jansénisme, et toujours avisé, sans être arrivé à s’affranchir d’un gallicanisme qui sent son époque.

Après quinze ans de pontificat, et avoir essuyé plusieurs refus du roi, il obtint de renoncer à sa charge. Il était instruit depuis longtemps de la volonté qu’exprimera Louis XIV le 23 août dans son deuxième codicille, de lui confier l’éducation du futur roi, voilà pourquoi il négocia la nomination de son successeur qui aboutit en janvier 1715.

Louis XIV, se souvenant de cet évêque modeste et bien élevé qui n’était lié à nulle coterie, avait nommé précepteur de son arrière-petit-fils celui qui n’eût longtemps d’autre titre que celui d’ancien évêque de Fréjus. Confirmé le 1er avril 1716 par le duc d’Orléans, régent du royaume, dans sa charge de précepteur de Louis XV, il consolida sa position à la cour avec beaucoup de discrétion et d’habileté. Il sut gagner le cœur de son élève et, à partir de juin 1726, fit office de premier ministre bien qu’il refusât toujours d’en porter le titre. Simple « ministre d’Etat », il resta jusqu’à sa mort à la tête des affaires. Évoquant le « gouvernement économe et timide » de celui qu’il appelle « le vieux prêtre », Jules Michelet souligne alors comment l’ex-précepteur du jeune roi « s’empara du roi et du royaume ». Il reprit la politique de Colbert et pacifia dans la mesure du possible le problème janséniste. Sa politique extérieure fut marquée par une recherche de la paix et de la stabilité européenne.

Le 22 avril 1717, l’ancien évêque de Fréjus avait été élu à l’Académie française. En 1721, il avait refusé l’archevêché de Reims qui l’aurait éloigné des affaires. Benoît XIII le créa cardinal à la demande de son royal élève le 11 septembre 1726, mais Fleury ne se rendit jamais à Rome. Il présida les assemblées du clergé de 1726, 1730 et 1734. Il fut nommé Proviseur de Sorbonne et du collège de Navarre en mai 1729.  « Le cardinal de Fleury fut simple et économe en tout, sans jamais se démentir. L’élévation manquait à son caractère ; ce défaut tenait à des vertus qui sont la douceur, l’égalité, l’amour de l’ordre et de la paix », reconnut Voltaire. Sur le plan politique, son manque de « charisme », son impérieuse rigueur et sa longévité propre à décourager les impatients ne le rendirent jamais populaire. Toutefois, le roi lui fut toujours comme filialement attaché. Celui que l’on appelait « Son Éternité », s’éteint finalement à Issy où il vivait ordinairement dans une simplicité toute sulpicienne, le 29 janvier 1743.

Fleury protégea les sciences et les lettres et il fit achever les bâtiments projetés pour la Bibliothèque du roi.

Provenance : Prince Sigismond Radziwill, n°1624 de son catalogue de vente de janvier 1866 ; Gustave Chartener (ex libris) ; Robert Hoe (ex libris) ; ex Musaeo Hans Furstenberg (ex libris).

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Informations complémentaires

Auteur

LE QUIEN DE LA NEUFVILLE, Jean

Éditeur

Paris, Louis-Denis Delatour, 1730.